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Comme les hommes, les peuples qui oublient leur histoire cessent d'exister!


Plan des pages consacrées au département de la Manche

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Les Mouvements de résistance,
La Mission Helmsman,
La préparation du débarquement dans la Manche,
L'entraînement des troupes d'assaut de la Force U,
Les bombardements de l'artillerie lourde côtière,
L'entrée en lice de la 101ème Airborne en Cotentin
l'épopée de la 82ème Airborne,
Sainte-Mère-l'Eglise, première commune libérée...
La longue marche des 507ème et 508ème R.I.P.
L'assaut d'Utah beach,
La bataille de Sainte-Mère-Eglise
La conquête d'Isigny,
La libération de Carentan
La consolidation de la tête de pont d'Utah beach,
La neutralisation des batteries côtières,
L'isolement du Nord Cotentin,
L'isolement de Cherbourg,
La capture et la libération de Cherbourg
L'enfer sanglant de la bataille des haies,
La tête de pont entre la Taute et la Vire,
L'attaque vers Périers,
la contre-attaque allemande.
La Bataille de Saint-Lô,
La colline de Martinville,
La colline 122,
La légende du Major Thomas D. Howie,
La préparation de l'opération Cobra
L'attaque ratée du hameau de La Varde,
La défaite de Saint-Germain-sur-Sève,
L'opération Cobra,
Les bombardements aériens de Cobra,
L'attaque de l'infanterie américaine,
La libération d'Hébécrevon,
La diversion sur le flanc gauche,
La percée américaine
l'élargissement
de la brèche de Cobra,
Le piège se referme,
La poche de Roncey,
L'oeuf d'oie
de Bradley,
L'attaque alliée à
l'Est de la Vire,
4 jours de combat,
du XIXème Corps,
La bataille de
Moyon-Troisgots,
Ruée sur Avranches
La Directive n° 1
du Gl Bradley,
La capture de Brécey,
et celle de Coutances,
Objectif Avranches,
Les points de passage
vers la Bretagne,
sous contrôle,
Les batailles de Mortain,
La capture de Mortain,
La 1ère bataille de Mortain
La 1ère bataille de Mortain (suite),
La conception de l'encerclement
des forces allemandes,
Le dilemme allemand,
La fin piteuse de
la bataille de Mortain
La 3ème Armée US
dans la Manche

Résistance, Maquis et Libération du département de la Manche (suite de la page 3)

Après la capture du Général Von Schlieβen, le 39ème R.I. a progressé vers le nord à la côte. Dans la ville, il a reçu la reddition d'environ 400 hommes de troupe qui s'étaient retranchés dans l'hôtel de ville. Comme condition de la reddition: être protégés contre les tireurs français isolés. Mais la capture de Cherbourg n'était pas complètement terminée même après la chute du quartier de l'arsenal et la conquête du Port rendu pratiquement inutilisable. Il subsistait quelque 6.000 Allemands en armes dans la zone du Cap de la Hague. La mission a donc été confiée à la 9ème D.I. US de nettoyer le Cap de la Hague tandis que la 79ème D.I.US. prenait la route du Sud Cotentin, et que la 4ème D.I. se voyait provisoirement assigner la sécurité de Cherbourg avant d'être affectée au sanglant Enfer de la "guerre des haies".

Le 26 juin 1944 à 11 heures, le 22ème R.I. quasiment au coude à coude, flanqué d'un peloton de cavalerie sur chaque flanc a attaqué l'aérodrome de Maupertus. Mais il n'a finalement pris possession du terrain que le lendemain. Puis le régiment a pris la direction du Nord pour réduire la batterie côtière Hambourg, et ses quatre canons de marine de 240 mm, avec l'appui de l'artillerie de campagne. L'ensemble de la batterie s'est finalement rendue avec ses 990 hommes de troupe.

A l'Ouest de Cherbourg, c'est le général Eddy qui s'est chargé de la réduction des secteurs d'Henneville, d'Octeville et de La Hague avec les 47ème, 39ème et 60ème R.I., soutenus par le 4ème Groupe de Cavalerie. La 9ème D.I. a surtout rencontré une opposition forte dans le secteur de Beaumont-La Hague, notamment aux carrefours des routes y conduisant. Ce n'est que le 30 juin que le 2ème bataillon du 60ème R.I. a pu y pénétrer avec le soutien de chasseurs de chars. De Gruchy jusqu'au cap vers Vauville, après une lourde préparation d'artillerie, deux bataillons du 47ème R.I. renforcés par deux compagnies ont investi en deux heures les positions allemandes, capturant 250 prisonniers.

La plupart des forts restant aux mains de Allemands sont tombés dans la journée du 29 juin. Mais la résistance allemande s'est clairement achevée avec la capture le 30 juin aux environs de minuit du Colonel Keil. En trois jours, la neuvième D.I. avait fait quelques 6.000 prisonniers.

Déjà, les hommes du génie s'attaquaient au déminage et à la reconstruction du Port. Mais c'est seulement trois semaines après la capture de Cherbourg que les premiers bateaux ont pu y pénétrer.

L'enfer sanglant de la bataille des haies (13)

L'attaque du VIII Corps d'armée US du 3 au 7 juillet 1944
Carte extraite de "CROSS-CHANNEL ATTACK",par Gordon A. Harrison 'cf note 13.)
Pendant que le VIIème Corps d'armée US s'occupait de couper en deux la péninsule du Cotentin, puis de capturer Cherbourg, le VIIIème Corps commandé par le général Troy H. Middleton, s'occupait à tenir un arc de cercle d'une quinzaine de miles traversant des collines dominant le carrefour de La-Haye-du-Puits. C'est justement sur ces collines dominant la campagne environnante que les Allemands avaient ancré le flanc occidental du front de Normandie. Juste au sud de ces collines s'étendait une zone de terres praticable rétrécie à sept miles entre les prairies marécageuses (de Gorges) et les flots de l'Ay sous l'influence des marées. C'est cette bande de terre qui formait l'objectif initial de Middleton, un général particulièrement expérimenté. Lorsque le Général Middleton lorgnait sur cette zone, c'est en fait les carrefours de Lessay et de la-Haye-du-Puits qu'il savait être visés.

Pour atteindre son objectif, le général Middleton disposait au départ de trois divisions: la 79ème DI du côté droit (à l'ouest), la 82ème D.I.P. au centre, et la 90ème D.I. à gauche. Les hommes de la 82ème Airborne, qui devait retourner en Angleterre, avaient été en contact avec ceux inexpérimentés de la 83ème D.I. et leur avaient longuement vanté la dureté des Allemands. C'est le major général J. Lawton Collins, surnommé "Lightning Joe" par la 25ème division à Guadalcanal, qui avait pris le 2 juillet, le commandement de la 83ème Division, qui, de par sa position, allait devoir engager le combat dans un isthme d'à peine deux miles de large, bordé par les prairies marécageuses de Gorges, en affrontant sans le savoir, des unités de la 17th SS Panzer Grenadier Division, et des formations subsistantes du 6ème régiment de parachutistes allemands, c'est à dire des unités allemandes de vétérans dirigées par un commandement particulièrement extrêmement expérimenté.

Pour mener son attaque, Middleton disposait, jusqu'au 4 juillet, d'une artillerie renforcée par celle du VIIème Coprs voisin renforcée par plusieurs bataillons d'artillerie et notamment d'obusiers de l'Armée. Bien que les observateurs américains n'aient détecté ni fossés antichars ni fortifications permanentes, il était certain que les Allemands avaient organisé leurs positions sur une profondeur de plusieurs miles et couvraient tous les carrefours de route de mitrailleuses... Pour les assaillants en revanche, la pluie et la couverture nuageuse diminuait al précisoin des tirs d'artillerie, réduisait à zéro les interventions des chasseurs bombardiers, rendait la progression des troupes à pied pénible et les mouvements de l'appui blindé très difficile et l'approvisionnement des troupes hasardeux...

Le 3 juillet, les malheurs ont fondu sur la division dès le début de la progression. Les chars en appui rapproché ont immédiatement «arrosé la tête» des colonnes, le Général Macon a perdu le contact avec ses formations d'assaut peu après qu'ils aient dépassé la ligne du départ. Deux heures plus tard, le commandant du 331ème R.I le colonel Barndollar, mourrait d'une balle au-dessous du coeur. Et peu après, les hommes du génie essayant d'ouvrir des chemins dans les champs de mine ennemis étaient tirés comme des lapins par les fusiliers ennemis. Au milieu de la matinée, des soldats d'infanterie ennemis sur le flanc de droite de la division avaient temporairement isolé plusieurs chars essayant de se frayer un chemin dans un marécage boueux. La division avait avancé tout au plus de 200 yards et était fixée par des tirs lourds de mortiers et de mitrailleuses depuis les plus proches rangées de haies et des blockhaus renforcés par des sacs de sable. Furieux, Collins a appelé le PC du corps pour préciser qu'il voulait que le bataillon de tête contourne les positions allemandes, pour forcer ces derniers à se retirer. Cependant, sur le flanc droit de la division, un bataillon du 329ème R.I. était parvenu à progresser de 1.000 yards en longeant les prairies marécageuses de Gorges.

Mais deux compagnies de fusiliers en réserve, après avoir traversé un ruisseau, sont tombées dans un traquenard de mitrailleuse et de mortiers qui les a couchés au sol sans possiblité de répondre. Au lieu d'infiltrer les troupes allemandes, c'était les Allemands qui avaient infiltré les troupes américaines forcées de revenir sur leur ligne de départ... Une compagnie entière de fusiliers avait disparu et les deux tiers de la seconde.

Le lendemain 4 juillet, le Général Macon a mis en action l'artillerie, et a envoyé deux régiments attaquer toujours en bas de la route de Carentan-Périers. Ils ont peu progressé avant que des tirs d'artillerie lourde n’aient forcé un régiment à se retirer tandis qu'une contre-attaque allemande refoulait l'autre régiment juste avant la nuit. Le terrain et la résistance têtue des Allemands avaient assombri la célébration du 4 juillet, et avaient contrecarré la tentative de la 83ème Division de progresser au delà de ses lignes d'avant-poste. En deux jours, la 83ème D.I. avait perdu 1.400 hommes. En fait, il s'est avéré qu'un régiment avait à lui seul perdu 47 tués et 815 blessés parmi lesquels...530 disparus au combat.

Le 5 juillet, le Général Macon a adapté son dispositif sans obtenir plus de résultat que la veille: le 331ème R.I., maintenant commandé par le Lt-Col. William E. Long, devait tenter à nouveau de progresser encore du côté droit de la route de Carentan- Périers. Le colonel Mc Lendon du 330ème R.I. qui avait le nombre le plus élevé de blessés, devait abandonner une partie de sa zone à deux bataillons d’infanterie du colonel Crabill du 329ème R.I.

Acculé par le général Collins qui, apparemment avait opté pour le sacrifice de la 83ème D.I., le général Macon a donné l'ordre à ses bataillons de progresser quoi qu'il en coûte. C'est en appliquant ce principe que juste avant la nuit, la division a réussi à atteindre un hameau à mi-chemin de Sainteny, et à le tenir malgré les tirs de mortiers allemands. En définitive, la division était bien parvenue à l'extrémité méridionale de l’isthme débouchant juste au nord de Sainteny, mais elle avait maintenant 750 blessés supplémentaires. Collins confia alors la responsabilité de la progression vers Périers et la Taute à la 4ème Division US, beaucoup plus expérimentée et commandée par le Major Général Raymond O. Barton., qui avait donné l'assaut à Utah beach.

Très tôt, le 6 juillet, pendant que le 12ème R.I. prenait position pour fournir l'effort principal de la division vers Périers, les éléments du 8ème R.I. du colonel James S. Rodwell relevaient le bataillon du 329ème R.I. sur le flanc droit du Corps d’armée. Mais quand le 12ème R.I. a finalement traversé et attaqué pour gagner sa ligne du départ favorable planifiée avec la 83ème Division, le régiment a rencontré une résistance ferme qui a arrêté sa progression immédiatement. L'attaque du jour a donc été décommandée, cependant que l'ennemi maintenait ses tirs lourds sur la 83ème Division et lançait des contre-attaques mineures, infligeant environ 700 blessés supplémentaires à la 83ème division, qui a néanmoins conservé ses positions.

Cette fois, le général Collins devait convenir que l'inexpérience de la 83ème D.I. n'était pas la cause de l'obstacle à la progression des troupes et s'est donc tourné vers la 9ème Armée aérienne tactique, en lui demandant de mettre en ligne une centaine de chasseurs bombardiers pour frapper l'ennemi devant le front des 83ème et 4ème divisions. Il avait ajouté à cela une attaque surprise dans la nuit du 6 par deux bataillons du 8ème R.I. chargés de traverser le courant pendant la nuit afin de prendre position dans le secteur droit longeant les prairies marécageuses de Gorges. L'un des bataillons fixé par le feu ennemi la nuit a du renoncer et l'autre qui s'était installé a du retraiter avec plus de 100 blessés dans la matinée du 7 juillet. Jouant de malchance, Colins a du accepter l'annulation de l'intervention aérienne en raison de la bruine. Il n'en pas moins maintenu l'ordre de progression droit devant, en infléchissant toutefois l'axe de progression de la 83ème D.I. vers la rive sud de la Taute.

Et le 7 juillet, un premier miracle est intervenu: la 83ème D.I. a repoussé cinq contre-attaques et a appris à se servir de l'artillerie de division et des chars et encore des chasseurs de chars. En fin d’après-midi, le colonel Mc Lendon du 330ème R.I. a réussi une utilisation efficace de l'artillerie de division, qui a réussi une pénétration étroite dans les positions ennemie, en gagnant plusieurs centaines de yards sur le flanc est, qu'un bataillon de reconnaissance des SS panzer grenadiers a du isoler. La 83ème DI n'a capturé que 17 prisonniers, les parachutistes allemands et les SS combattant obstinément et refusant de se rendre même quand ils étaient dépassés et maîtrisés en nombre et ne lâchant le sol qu’après une lutte désespérée.

Dans l'après-midi, les chasseurs-bombardiers sont intervenus devant le front de la 4ème D.I. en permettant la reprise de la progression de deux régiments qui ont tout de même subi 600 blessés. Mais la progression restait faible et la division restait confrontée au vieux problème des rangées de haies. Mais en dépit de leurs efforts guerriers, la résistance allemande allait s'érodant, leurs réserves épuisées et leur ligne de défense commençait à s'étirer dangereusement. Prévoyant, depuis le 5 juillet, que les Américains pourraient traverser à Périers et couper les forces du LXXXIVème Corps dans le secteur de La Haye-du Puits, Hausser, le septième commandant de la septième Armée allemande, avait exigé des réserves supplémentaires. La 2ème Division de Panzer S.S. enfin à pied d'oeuvre avait été déplacée à l'ouest du secteur du IIème corps du parachutistes pour contrer l'attaque américaine, et le 7 juillet ses troupes étaient fixées à travers le Cotentin et se battaient contre l’ensemble du VIIIème Corps à La Haye-du-Puits et du VIIème Corps sur le corridor de Carentan-Périers.

En fait, l'attaque du VIIème Corps qui avait enveloppé dans deux couloirs les secteurs allemands empêchait les Allemands d'utiliser toute la puissance de sa division blindée d'élite en attaque et la faisait intervenir en défense!... Pour assainir la situation von Klug et Rommel ont réussi à obtenir d'Hitler le déplacement de la 5ème Division de parachutistes stationnée en Bretagne. Finalement, le général Bradley analysant plus finement la situation, a décidé de la débloquer en faisant attaquer le XIXème Corps entre la Taute et la Vire, là où justement, les blindés allemands n'avaient pas la moindre chance d'évoluer avec succès.

La tête de pont entre la Taute et la Vire (7 juillet-10 juillet 1944)(13)

Le défaut des unités allemandes, installées, sur les zones de Périer, La Haye-du-Puits, n'étaient pas dus à la combativité extrême des 17ème SS Panzer grenadier division et IIème Corps de parachutistes, bientôt renforcés par des éléments de la IIème SS Panzer Division enfin parvenue sur le front normand. Il résidait dans la zone entre la Taute et la Vire, large d'au plus six miles, où tout "blitzkrieg" était impossible justement à cause des haies mais où une tête de pont américaine pouvait être installée... à portée justement de Saint-Lô avec l'option de le transformer en "strong point" truffé de blindés et cela tout près de l'arrière des lignes ennemies.

L'attaque du XIXème Corps d'armée US du 7 au 10 juillet 1944
Carte extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT", par Martin Blumenson, pour le
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
service historique du Pentagone)(cf. 13)
L'effort initial (le 7 juillet) était d'obtenir des troupes américaines qu’elles traversent la Vire et le canal de la Taute et de pousser le flanc droit du XIXème Corps sur cette partie de l'objectif à l'ouest du Vire. Une telle action protégerait la route côtière latérale entre Carentan et Isigny, qui était toujours sous les tirs d’artillerie hostiles et occasionnels. En outre, elle placerait des troupes sur le plateau le long de la route Périers-Saint-Lô, qui faisait partie de la première de la ligne d'objectifs de la Première Armée U.S. Coutances-Caumont. Alors les forces US pourraient déborder le flanc ennemi à l’Ouest de Saint-Lô, et de là, menaceraient la ville. La tâche de conquérir la zone entre la Taute et la Vire a été confiée au Général Corlett qui avait participé aux opérations sur l’île d’Attu et avait conduit la 7ème Division US dans la campagne réussie des îles Marshall dans le Pacifique.

Le Général Corlett commandait deux divisions : le 30ème R.I. à droite (à l'Ouest) du Corps devait lancer l'attaque le 7 juillet pour conquérir immédiatement l'éminence à l'ouest de Saint-Lô ; le 29ème R.I. devait attaquer plus tard à l'Est de la Vire et directement de là vers Saint-Lô. La 35ème Division de l'infanterie, en cours de concentration en Normandie, devait bientôt rejoindre le XIXème Corps pour être engagé soit à l’Est, soit à l'Ouest de la Vire, selon le développement de l'offensive.

La tâche de conquérir la zone entre La Taute et la Vire va être confié au major général Leland S. Hobbs, commandant la 3ème D.I., un général très exigeant de ses troupes, mais également très méticuleux dans la préparation de ses attaques, dont les trois régiments étaient déployés sur un arc, d'abord le long du canal de la Vire (la rive nord était occupée par le 120ème R.I.) et de la Taute, puis encore de la Vire dont la rive Est était occupée par les 117ème et 119ème R.I., près d'Airel. Le sud de la Vire à sa jonction avec le canal, à Airel, avait des rives raides de huit pieds de haut. Le fleuve en ce mois de juillet 1944, avait 60 pieds de large et l'eau était profonde de 9 à 14 pieds. Bas et plat, des champs inondables de 400 yards de large encadraient la Vire de chaque côté, mais la terre était relativement au sec. À l'est de la Vire, le sol était ferme et disposait d’un réseau routier utilisable jusqu’à un pont avec une seule arche près d'Airel, qui avait été endommagé, mais semblait réparable par le génie.

Dans son offensive, le général Hobbs disposait d'une carte maîtresse: le 117ème R.I. (colonel Henry E. Kelly), un régiment qui avait fait des démonstrations des passages supérieurs de fleuves à l'école d'infanterie de fort Benning, en Géorgie. Dans ce cas, tout va reposer sur le 105ème bataillon de combat de génie (Lt Col. Carroll H. Dunn), en plus d'aider l'infanterie, en réalisant démolitions, soutien avec des lances flammes, et déminage, devra assumer des tâches essentielles à savoir faire traverser la rivière et le canal avec 40 barges d'assaut, aménager à l'explosif des passages dans les rangées de haies, installer des passerelles (appelées "duck boards" ou littéralement "planches à canards") pour l'infanterie, un ponton flottant pour les véhicules de services et réparer le pont d'Airel pour permettre le passage des blindés, le tout sous la menace des obus allemands.

En face d'eux, l'infanterie américaine avait le Kampfgruppe Heinz et une petite partie de la 2ème SS panzer grenadier, équipés
Le pont d'Airel en réparation le 7 juillet 1944 vers 7h00
Photo extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT", par Martin Blumenson,
pour le CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
(service historique du Pentagone)(cf. 13)
de trois douzaine de canons automoteurs de 75mm et de quelques canons de 105mm dont l'importance avait été grossi par le renseignement. Pour les tenir en échec, Hobbs le méticuleux avait prévu outre des chasseurs-bombardiers en piqué, un plan d'artillerie raffiné mobilisant, outre l'artillerie du Corps d'armée dirigé par le Brigadier Général George Shear, celle d'une division blindée voisine, soit au total 8 bataillons d'artillerie de campagne auxquels il fallait ajouter le 823ème bataillon de chasseurs de chars et le 92ème bataillon chimique.

Le principe de l'avancement des troupes reposait sur la destruction de toutes les constructions isolées et l'avancement des troupes derrière un barrage roulant avançant au-devant de l'infanterie de 100 yards toutes les cinq minutes. Il faut ajouter que les officiers et les troupes avaient été familiarisés avec le terrain sur un grand modèle de "table de sable", que la coordination entre l'infanterie, les blindés et le génie avait été testée et répétée, et que ces répétitions avaient conduit, par exemple, à utiliser les bazookas comme des mortiers avec des résultats presque identiques à ceux d'un mortier de 60, et faire des trouées ouvrant la voie à un char dans les rangées de haies à l'aide d'un double charge de 15 livres de TNT enfermés dans une toile de jute. On pouvait également utiliser les balles traçantes contre les rangées de haies des affûts quadruples de mitrailleuses montés sur half-track, qui ne servaient à rien contre l'aviation allemande, à condition d'en avoir préalablement réglé la convergence sur l'objectif. Enfin, la division avait attaché à chaque unité de chars au moins un char dozer du génie et on a rappelé aux hommes que les Allemands craignaient particulièrement les attaques au phosphore blanc, ce qui était une invitation à la troupe de s'équiper en grenades au phosphore (dites encore grenades incendiaires), et aux artilleurs de tirer des obus au phosphore.

Toutes ces précautions ayant été prises, l'attaque a débuté le 7 juillet à trois heures du matin sans intervention des chasseurs bombardiers ni même de reconnaissance aérienne pour cause de bruine, de brouillard et de mauvais temps persistant. Mais à 3h30, et pendant 45 minutes l'artillerie américaine a commencé à ouvrir le feu, d'abord sur les cibles les plus éloignées, pour se rapprocher et balayer les zones de concentrations de troupes ennemies proches de l'objectif.

A 4h30 précise, les tirs d'artillerie écrasaient d'obus la première rangée de haies devant la première vague d'assaut de trente-deux bateaux traversant la Vire. Cette vague a été suivie de deux autres vagues qui ont du traverser la Vire sous une grêle d'obus allemands. Pendant qu'un peloton du génie mettait en place les "Duck boards" préconstruits, un obus a tué quatre hommes du génie en blessant quatre autres. Pendant la réparation, un obus a frappé un autre bateau a été perdu qui a largué ses amarres en blessant d'autres sapeurs. Leurs camarades ont plongé dans l'eau pour ramener le bateau et le réamarrer... A 6 heures, la passerelle pour l'infanterie était en place et le peloton du génie avait perdu 20 hommes, soit la moitié de ses forces. Mais pendant ce temps une compagnie de fusiliers avait commencé à investir le hameau près du pont d'Airel.

A sept heures, le génie débarrassait le pont d'un camion allemand détruit et des corps des soldats qu'il contenait et entamait le déminage du pont et de ses approches. Puis dissimulés par des obus fumigènes, un officier et six hommes du génie ont commencé à réparer le tablier du pont à l'ai de deux camions spécialement équipés de drisses et de bras hydrauliques en mettant d'abord en place des passerelles pédestres. Puis ils ont mis en place des éléments préfabriqués en acier de chacun six tonnes et à 9 heures, le pont était ouvert et le premier bull dozer le traversait pour aller nettoyer les rues du hameau encombrées de blocs de béton.

A 7h30, un autre groupe du génie mettait en place en une heure un autre pont pour le passage des véhicules organiques de la division et à 8h45 un autre groupe du génie mettait en place un autre pont flottant pour l'infanterie qui sera mis en place à midi. Mais avant 10 heures du matin, les trois bataillons d'infanterie du colonel Kelly du 117 R.I. avaient traversé la Vire. Ils étaient suivis vers midi par des chars et des chasseurs de chars qui vont bientôt provoquer un encombrement mémorable.

A 13h30, c'est le colonel Birks qui lance à son tour le 120ème R.I. à travers le canal de Vire et de la Taute, après que l'artillerie américaine ait ouvert le feu sur les positions allemandes de l'autre côté du canal. Mais les compagnies d'assaut ont préféré attendre que le génie installe des passerelles qui se sont révélées... trop courtes pour la largeur du canal! Finalement, quinze minutes tard, les hommes de tête des deux bataillons d’assaut ont plongé dans le canal pour poursuivre leur progression en direction du le sud le long de la route vers Saint-Jean-De-Daye.

La pluie s'est ajoutée aux problèmes de l'observation restreignant l'observation dans les rangées de haies, et il y avait une mauvaise coordination efficace entre l'infanterie et l’artillerie. Tôt dans la matinée, le Général Hobbs a décommandé le barrage roulant d'artillerie quand il a vu que l'infanterie ne pourrait pas le suivre. Mais en revanche les mortiers de 4.2 pouces ont lancé environ 2.100 obus, à tel point que les dépenses en munitions des unités en action ont été restreintes pour le reste du mois.

Après plusieurs heures d’attente, le Général Hobbs a finalement ordonné au génie de mettre le pont en place malgré le tir d’artillerie. Moins d'une heure plus tard le pont était en place. Heureux, le Général Hobbs a ordonné au colonel Birks « de passer par-dessus cette cavalerie... » En effet, les retards avaient provoqué un embouteillage monstre alors que trois pelotons de chars
Embouteillage monstre au pont d'Airel
Photo extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT", par Martin Blumenson,
pour le CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
(service historique du Pentagone)(cf. 13)
entraient dans la tête de pont pour soutenir l'infanterie. C’est seulement deux heures plus tard, à 20h30, que le colonel Biddle a commencé à traverser le pont avec son 113ème groupe de cavalerie, une opération qui avait pris cinq heures et demie...

Ce que voyant, afin d'éviter de nouveaux embouteillages, les bulldozers du génie ont commencé à combler le canal à la nuit tombante pour ouvrir un second passage permettant le croisement des véhicules dès... minuit. Alors que les embouteillages aux abords des ponts d'Airel persistaient dans la soirée, les six bataillons d'infanterie occupant la tête de pont avaient établi une ligne continue et consolidée la position au carrefour de la route de Saint-Jean-de-Daye à Pont-Hébert.

Certes, La 30ème Division n'avait pas atteint son objectif, mais elle avait fait une avance significative dès son premier jour d'attaque avec moins de 300 blessés. Si parfaite avait été la traversée des canaux qu’avant même que l'assaut ait été exécuté s'est répandu le bruit que la division blindée interviendrait plus tôt que prévu dans la tête de pont. Dès l'après-midi le général Corlett pensait que s'il obtenait la division blindée, il la ferait traverser la Vire, puis l'infanterie, et la dirigerait au sud vers l'objectif de corps: l'arête à l'ouest de la Saint-Lô.

Dès le soir, la rumeur était devenue un fait. Le Général Bradley avait compris que si seulement un léger écran ennemi protégeait la zone entre la Vire et la Taute, comme cela semblait être le cas, un engagement possible des blindés dans la tête de pont devenait un ordre. Dix minutes après que le Général Corlett ait appris que le Général Bradley avait attaché la 3ème Division blindée au XIXème Corps, Corlett ordonnait au commandant de la division blindée de traverser la Vire à Airel, afin de se déplacer au sud-ouest à travers la 30ème Division d'infanterie, et de se rendre « le plus vite possible » vers l'éminence à l'ouest de Saint-Lô. La 30ème Division devait suivre rapidement en appui.

Dès les jours suivants, les chars de la 3ème Division blindée traversaient le pont de pierre d'Airel. Il suffisait maintenant d'exploiter cette avancée pour que l'offensive de la 1ère Armée US, en apparence stoppée reprenne sur tout le front.

Comment L'armée allemande de l'Ouest est-elle passée de l'offensive à la défensive? (13)

En cette fin de la première semaine de juillet 1944, Hitler a conféré longuement avec son ministre de la production, Albert Speer, pour accroitre la production de matériel de guerre. Avec des chars et des canons de campagne plus lourds, et les nouvelles armes (armes V) fabriquées en masse, les avions à réaction et les sous-marins à longue distance équipés de snorkel, Hitler espérait toujours reprendre la main sur la conduite de la guerre et pour cela, il lui fallait gagner du temps. Pour ce faire, le commandement allemand dans l'ouest devaient améliorer les défenses, désengager les blindés du front, remplacer les chars par l'infanterie, et monter des attaques objectives limitées sur le front de préférence la nuit pour garder l’équilibre contre les alliés. La planification pour la guerre offensive était temporairement suspendue. A ce sujet, Martin Blumenson cite une note d'Adolph Hitler à OB West, datée du 8 juillet 1944, et une conférence datée du lendemain. Et l'on va voir que cela ne s'est pas du tout passé comme le Fürher le souhaitait.

Toujours est-il qu'au moment où les Américains lançaient la tête de pont entre la Vire et la Taute, les Anglais lançaient une offensive précédée par un bombardement par tapis de bombes de gros calibre sur Caen.

L'attaque de la Panzer Lher le 11 juillet 1944(13)
(cliquer deux fois sur la carte
Carte extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT",
rapport de Martin Blumenson, CENTER OF MILITARY
HISTORY UNITED STATES ARMY
(service historique du Pentagone),
Washington DC, 1993.cf note 13.
C'est à cette époque que le Maréchal Rommel et le général Eberbach ont expédié la Panzer Lehr dans le Cotentin afin de contrer une percée éventuelle à partir de la tête de pont entre la Vire et la Taute.

Après cinq jours d'attaque du début de juillet, le VIIIème Corps du Général Middleton, qui affichait un taux de blessés de 15%, avait seulement conquis l'éminence près de La Haye-du-Puits. La 79ème Division du Général Wyche, du côté droit, occupait la majeure partie de l'arête de Montgardon; la 82ème Airborne du Général Ridgway avait pris l'arête de La Poterie au centre de corps; et la 90ème Division du Général Landrum, sur le flanc gauche, maintenait des positions périlleuses sur la partie du nord-est du Mont Castre. Les divisions d'infanterie s’étaient juste rejointes au sud de La Haye-du-Puits pour permettre aux troupes aéroportées de retourner en Angleterre, mais dans la soirée du 7 juillet les divisions sur les flancs étaient toujours séparés par plus de trois miles.

Mais le Général Middleton a reçu la direction de la 8ème Division fraichement débarquée qu'il avait chargé d'établir une tête de pont en direction de la rivière l'Ay, entre Lessay et Périers afin d'y établir une tête de pont. Pendant ce temps, la 79ème D.I. devait prendre La-Haye-du-Puits, seulement tenue par 150 soldats allemands, qu'elle avait déjà encerclée. La ville sera prise le 9 juillet, à partir de la gare de triage, non sans que plusieurs compagnies de fusiliers n'aient essuyé de nombreux blessés dans les champs de mines et les rangées de haies truffées de mitrailleuses enserrant la ville.

La guerre des haies et la bataille de Saint-Lô (13)
(cliquer deux fois sur la carte
Carte extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT", rapport de Martin Blumenson, CENTER OF MILITARY
HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone), Washington DC, 1993.cf note 13.
Mais la huitième Division d'infanterie avaient tous les inconvénients d'une division dont les hommes n'avaient pas l'expérience du feu et ne progressait pas alors qu'elle était sujette à des contre-attaques locales ennemies vigoureuses. Le Brigadier général Nelson M. ayant été tué alors qu'il tentait d'organiser un bataillon en vue d'une attaque, le commandement de la 8ème D.I. a été confié au Brigadier Général Donald A. Stroh. Finalement, les soldats de la division ont appris par eux-mêmes à combattre et conquérir les rangées de haies et les groupes de combat isolés. Elle commençait à reconnaître les emplacements pour traverser la Ay.

De son côté, la 79ème Division, qui essayait de progresser vers le sud du versant de Montgardon, avait subi des blessés lourds et avait été bloquée les 8 et 9 juillet. Une compagnie de fusiliers qui avait un officier et 94 hommes le 7 juillet, avait seulement 47 hommes deux jours plus tard. Quand la pression allemande a diminué le 10 juillet, le Général Wyche a de nouveau déplacé la division vers l'estuaire de l'Ay, et à réussi à prendre le versant qui descendait vers Lessay. Bénéficiant d'un appui aérien inattendu le 11 juillet, la division a pris facilement pris Angoville-sur-Ay. Bien que Lessay soit toujours dans des mains allemandes, la 79ème division a atteint l'Ay le 14 juillet, et avait dégagé le secteur côtier entre La-Haye-du-Puits et l'estuaire, un effort qui lui avait tout de même coûté près de 2.000 hommes.

Pendant ce temps, la 90ème Division était malmenée sur le Mont Castre et tentait de progresser dans le couloir de Beaucoudray. Afin de résister aux attaques allemandes, le général Landrum avait dû mobiliser dans l'infanterie les hommes du génie, les cuisiniers, les conducteurs et même les hommes de la cavalerie non affectés (c'est à dire) sans chars. La 82ème Airborne a, au demeurant, donné un sérieux coup de main à la 90ème D.I. en dirigeant depuis une tour, les tirs de mortiers sur une contre-attaque allemande. Deux jours plus tard, la 82ème Aiborne repartait pour l'Angleterre.

Le 10 juillet, le 357ème R.I., a attaqué dans le couloir de Beaucoudray, où il a été accueilli par des tirs denses de mitrailleuses, de mortiers et d'artillerie, au point que deux compagnies de fusiliers ont rompu les rangs et ont décroché. Mais au même moment, le 358ème R.I. se rendait maître des bosquets du Mont-Castres en combattant les pelotons allemands à vue, avec l'aide de six chars. A la sortie du sous-bois les six chars ont été détruits à vue par une batterie de canons automoteurs allemands et la compagnie, qui avait conquis la pente du Mont Castre, était réduite à un officier et 24 hommes... Grâce à cette conquête fort coûteuse, la 357ème R.I. a traversé Beaucoudray sans problème le 12 juillet. Le même jour, un groupe tactique de 122 hommes conduit par 4 officiers du 358ème R.I. sont tombés dans une embuscade à un carrefour, subissant 40 blessés dont tous les officiers.

Le 14 juillet 1944, la 90ème division a atteint la Sèves et a établi le contact avec le VIIème Corps du côté gauche. Le Général Landrum avait finalement atteint son objectif, trois miles au nord de Périers, mais la progression à travers les quelques miles de Mont Castre avait coûté quelques 2.000 blessés. Après douze jours de progression au pays des rangées de haies et plus de 10.000 blessés, le VIIIème Corps s'était déplacé à travers sept miles de rangées de haies jusqu’aux rives de l'Ay et de la Séves, que les allemands abandonnaient à contre-cœur le 13 juillet.

Quant à von Choltitz qui avait subi un choc mineur au cerveau, il avait été contraint de mettre toutes ses troupes de réserve en ligne, à commencer par celles venant de Bretagne, le Commandant de la Panzer Lehr menaçant de quitter le front s'il n'obtenait pas de renforts. Sans renforts disponibles, von Kluge a autorisé le retrait des troupes allemandes derrière les deux rivières.

Vers Périers

Un ennemi plein de ressources — le 6ème régiment de parachutistes, et de plus en plus unités de la 17ème SS Panzer grenadier Division, et des unités d'artillerie et de chars de la 2ème SS Panzer Division avaient abattu des arbres pour bloquer les routes, utilisaient des chars «errants» en défense mobile, et couvrait les carrefours d’un feu dévastateur. Suite à une amélioration des conditions atmosphériques, plus de cent avions du IXème Air Command tactique ont attaqué, le 8 juillet, la ligne de front du VIIème Corps en avant seulement de quelques cent pieds d'une ligne de front révélée par l'artillerie. L'aide eut peu d'effet. Plus décourageante était l'apparition de toujours plus de chars allemands dans le corridor de Carentan-Périers. Des patrouilles ennemies, chacune composée d’un tank et de quinze à trente soldats d'infanterie, sondaient le front et réalisaient des pénétrations locales, notamment dans le secteur de la 83ème Division.

Alors que La 4ème D.I. devait fixer l'éminence près de Périers, puis se déplacer au sud pour couper la route de Lessay-Périers, la 83ème Division devait gagner la rive occidentale de la Taute, la traverser, et faire mouvement au sud pour couper la route Périers-Saint-Lô. La 9ème Division devrait être utilisée en dehors du corridor Carentan-Périers. Enfin, sur la moitié (occidentale) droite de l'isthme Carentan-Périers, le Général Barton pouvait finalement, le 8 juillet, introduire chacun des trois régiments de sa 4ème Division dans le secteur disponible, mais seul le 22ème R.I. (colonel Charles T. Lanham) a été dirigé sur Périers.

Le sud-ouest du secteur de Sainteny offrait peu d’espoir d’une avance rapide. le sol sec, indispensable aux opérations militaires y était inexistant. Et les rivières de La Séves et de Holerotte, gonflées par la pluie, transformaient les six miles de l’approche vers Périers en marais désolé. le Général Barton s'est donc limité les attaques dans ce secteur au niveau du bataillon, sinon du 22ème R.I., le 12ème R.I. étant versé dans la réserve et le 8ème R.I étant limité au Nord du secteur longeant les prairies marécageuses de Gorges. Mais le 10 juillet, les Allemands ont lancé une contre-attaque et l'artillerie et les mortiers américains ont décimé l'infanterie allemande à découvert. Le 8ème R.I. a rattrapé l'ennemi en fuite et l'infanterie et les chars ont nettoyé le secteur, faisant 49 prisonniers et enterrant 480 morts allemands, contre quatre blessés. Le 11 juillet, les 4ème et 8ème R.I. étaient prêtes à joindre leurs efforts pour forcer le corridor au nord de Sainteny où elles essuyèrent une forte résistance.

De son côté, la 90ème division avait avancé d'environ 2 miles au-dessus de Sainteny à la date du 15 juillet. Mais quatre miles séparaient toujours le général Barton de Périers qui reçut l'ordre de s'arrêter pour mettre sa division au repos. En 10 jours de combat, elle avait perdu 2.300 blessés, y compris trois commandants de bataillon et neuf commandants de compagnies de fusiliers. La 83ème Division a poursuivi sa mission qui devait fixer la rive ouest du fleuve jusqu'à ce qu'une chaussée, longue d’un mile, traverse la Taute; elle devait également sécuriser son objectif original, Sainteny, qui était maintenant à l’extrémité de son flanc droit. Le problème majeur de la 83ème Division était l'apparition de chars allemands appelés à soutenir en nombre croissant la ligne défensive allemande. La 83ème D.I. a employé des chars, de l'artillerie, des chasseurs de chars, et des La division devait fixer la rive occidentale du fleuve où une chaussée longue d’un mile traverse les la Taute ; elle devait également sécuriser son objectif original, Sainteny, qui était maintenant à l’extrémité de son flanc droit. Le problème majeur de la 83ème Division était d'abord concentré sur les tanks allemands. Leur nombre croissant devenaient évident, pas en offensive concertée, mais de façon à soutenir individuellement la ligne défensive. La 83ème Division a employé les chars, l'artillerie, les chasseurs de chars, et des bazookas pour les détruire.

Affaibli par l’usure et la fatigue, les unités n'étaient pas pressées d’atteindre leurs objectifs, même après avoir éliminé les tanks qui leur barraient la route. Tel fut probablement le cas du 330ème R.I. qui n'avançait plus dans la matinée du 9 juillet en présence de chars allemands qui appuyaient l'infanterie et qui ne pouvaient être détruits qu'au bazooka après une approche discrète. Comme le régiment ne parvenait toujours pas sur la rive ouest de la Taute, le Général Macon a expédié le général Ferenbaugh, son adjoint pour remplacer le commandant du régiment qui était sur le champ relevé de ses fonctions, cependant que le 331ème R.I. prenait enfin Sainteny, bombardé au phosphore blanc et avec le soutien des chasseurs bombardiers, et d'une unité de la 4ème D.I. Cette fois, on approchait de la route de Périers, dont la conquête était confiée à la 4ème D.I.

La 83ème D.I. s'est donc entièrement consacrée à traverser la Taute pour occuper sa rive occidentale. Mais au fur et à mesure qu'ils progressaient les hommes de la division découvraient des chars et des canons d'assaut enterrés et utilisés comme des blockhaus. les Allemands qui avaient également mobilisé les cuisiniers et hommes de service dans l'infanterie continuaient à se défendre avec entêtement et compétence, ni les chasseurs-bombardiers, ni les canons de 90 de la division ne parvenant pas à en venir à bout, bien que le 330ème R.I ait détruit plus de 20 chars ennemis en position enterrée en quatre jours. Ce régiment avait toutefois atteint son objectif dans ce combat: la rive Est de la Taute.

Le 13 juillet plusieurs chars ennemis ont avancé hardiment et ont pulvérisé une position du 3ème bataillon du 331ème R.I. à la mitrailleuse, obligeant l’unité à se retirer d'un objectif durement gagné. Des équipes chars-infanterie ont cerné le bataillon cette nuit-là et isolé 126 hommes pendant deux jours avant les unités voisines puissent avancer pour la relever. En 12 jours, la 83ème D.I. avait eu au total 5.000 blessés et sans intégration des remplaçants à l'heure des combats, la division devenait squelettique. Le 331ème R.I. avait connu cinq commandants en une semaine, et c’est seulement quand le colonel Robert H. York est arrivé le 13 juillet en tant que septième commandant que le régiment s'est stabilisé. Son bataillon de chars avait perdu la moitié de ses tanks sous le feu de l'ennemi le 10 juillet.

À minuit le 15 juillet, les 4ème et 83ème Divisions (moins le 330ème R.I.) sont passés sous le commandement du VIIIème Corps, au titre d'une réorganisation tout le long du front l'armée. La 83ème D.I. a commencé à relever des éléments de la 4ème Division. Quelques jours plus tard, la 4ème Division blindée, nouvellement débarquée, venait prendre position. Le terrain et l'ennemi avaient bloqué le VIIème Corps dans le corridor Carentan-Périers. « Les Allemands qui s'y tiennent y laissent jusqu’aux tripes de leurs soldats,» avait convenu le Général Barton ajoutant : Pourtant, « nous les dépassons en nombre de dix à un dans l'infanterie, à cinquante contre un dans l'artillerie, et par un nombre infini dans le ciel. ». Néanmoins, le VIIème Corps avait infligé des pertes sérieuses aux Allemands, et en forçant les chars allemands à une action défensive, avait interdit toute contre-attaque; pour un prix certes élevé.

La contre-attaque allemande (13)

A l'initiative de von Kluge et de Rommel, qui ont arraché cette décision le 8 juillet à l'OKW, la Panzer Lehr est venue renforcer les troupes allemandes très malmenées, notamment lors de la constitution de la tête de pont du XIXème Corps d'armée US. Les premiers éléments de reconnaissance sont arrivés sur le front le 10 juillet. Or - Est-ce vraiment un hasard? - dès le 8 juillet, le Général Corlett avait envoyé le Groupe de combat A de la 3ème Division blindée traverser la Vire et pour renforcer le 115ème Groupe de Cavalerie sur le flanc droit. S'ajoutant à la puissance de la force déjà concentrée dans la tête de pont du XIXème Corps, et arrivant à pic pour contrer l'attaque de la Panzer Lehr, le temps était venu pour le Général Collins de faire monter en ligne la 9ème Division, qui n’avait pas pu être utilisée avec le reste des unités du VIIème Corps sur le corridor de Carentan-Périers.

En déplaçant la frontière de la zone du VIIème Corps à l'est et en donnant au Général Collins une tranche de la zone du XIXème Corps, le Général Bradley a dédoublé la région de la Taute et de la Vire entre les VIIème et XIXème corps, la nouvelle frontière prenant effet dès que la 9ème Division aurait traversé le canal de la Vire et de la Taute. Le Général Collins a ordonné à la division d’attaquer à l'ouest entre le canal au nord et la route de Saint-Jean-de-Daye-le Désert au sud-vers la Taute. Après établissement du contact avec la 83ème Division, la 9ème Division a obliqué vers le sud pour couper la route Périers-Saint-Lô.

La 9ème D.I. était une division expérimentée, qui avait participé aux campagnes d'Afrique du Nord et de Sicile et était commandée par le Major Général Manton S. Eddy, qui avait organisé son Q.G. à l'allemande. Ainsi, pour être libre de visiter les unités en ligne, il confiait à son adjoint le poste de commandant de division pour les décisions d’urgence et pour la coordination du groupe opérationnel des sections du G-2 et du G-3. La 9ème division avait une puissance de feu et une mobilité potentielles considérables. En plus de deux bataillons supplémentaires d'artillerie (une légère et une moyenne), la 9ème Division dirigeait le CCA (groupe de combat A) de la 3ème Division blindée et également le 113ème groupe de cavalerie. Pour maintenir la mobilité des blindés et de la cavalerie en cas d'urgence, le général Eddy les avait mis en réserve, utilisant d'abord ses trois régiments d’infanterie, côte à côte, attaquant de front à l'ouest vers la Taute.

La 9ème Division a traversé la Vire et le canal de la Taute le 9 juillet. Le lendemain, elle n'est parvenue qu'à dégager la dégager la zone constituée par la jonction de la Taute avec le canal de la Vire et de la Taute. Alors que la division se préparait à l'attaque du lendemain 11 juillet, des chars allemands prenaient position autour de la 9ème D.I. au lieu de plier bagages, comme le croyaient les officiers de son état-major. C'était le général Bayerlein, qui en liaison avec la Panzer Lehr, des éléments de la 2ème Panzer SS (30èmme brigade mobile d'infanterie de chars) et IIème Corps de parachutistes engageait à 01h45 une contre-attaque ambitieuse grâce à laquelle il comptait atteindre Carentan

Les principaux éléments de la Panzer Lehr sur la gauche – deux bataillons de l'infanterie blindée, une compagnie de chars, et deux compagnies de canons d’assaut – avait réellement réalisé deux pénétrations peu profondes dans les lignes U.S. proches du Désert, une le long de la frontière de la zone régimentaire de la 9ème Division, l'autre entre les 9èmes et 30èmes Divisions. Après une période de confusion dans la nuit propice à la progression allemande, le général Eddy, peu inquiet mit en action infanterie et blindés. Cette fois, les rangées de haies desservaient les assaillants dont la retraite était coupée. Seuls les chasseurs de chars ont réclamé la destruction d’au moins un char Mark V (Tigre) et de douze Mark IV (panthère). Les tanks ennemis matraqués par l’artillerie de division se sont garés le long de la route à l'ouest de le Désert où ils été pilonnés par des avions américains. Une seule formation a laissé tomber vingt-deux bombes de 500 livres sur une colonne blindée allemande

Au milieu de l'après-midi du 11 juillet, la 9ème Division avait endigué l'attaque ennemie. Le Général Eddy a alors lancé sa propre contre-attaque et regagner le terrain perdu le même jour, son attaque n'ayant été retardée que de 24 heures. Plusieurs groupes de soldats d'infanterie avaient spontanément et sans ordres détruit cinq tanks ennemis et quatre véhicules blindés de reconnaissance, les deux derniers armés de lance-flamme. Les mitrailleuses mises en place très tôt dans la soirée pour la sécurité ont tiré sur les rangs de l'infanterie ennemie. Alors que la nuit s'achevait, le bruit du retrait des tanks allemands est graduellement devenu perceptible. Au matin, il était évident que la pointe de la colonne blindée ennemie avait été sérieusement émoussée et que le corps principal était forcé de se retirer. Il faut ajouter qu'au même moment, la 30ème D.I. près de la rive occidentale de la Vire repoussait l'autre colonne régimentaire de la Panzer Lehr. Avant midi le 11 juillet, les troupes US avaient endigué l'attaque ennemie dans ce secteur et ont fait prisonnier les trainards allemands à l'arrière de la division.

Mais le seul effet de la contre-attaque allemande avorté avait été de congestionner la zone de traversée sur la Vire arrosée par l'artillerie allemande. Dès le 12 juillet, un nouveau pont Bailey. Au bilan de la journée, la 30ème Division a estimé que, avec le Corps de Combat B de la 3ème D.B., elle avait détruit environ 20 tanks Mark IV le 11 juillet. Le Général Collins a jugé que le VIIème Corps avait détruit plus de 30 chars allemands, la plupart d'entre eux dans le secteur de la 9ème Division. Trois escadrons aériens tactiques, qui avaient bombardé les colonnes blindées allemandes, ont réclamé la destruction de 19 chars, 2 détruits probablement, et 7 endommagés et 2 half-tracks détruits et 6 endommagés. Cerise sur le gâteau, en poussant sa contre-attaque, le CCB de la 3ème D.B. avait attaqué les Hauts-Vents et la colline 91, qui ont été sécurisés à 17h30, le 11 juillet. Sans le contrôle de ce terrain, la Panzer Lehr était risquait d’être assommée après son effort. En fait, la Panzer Lehr avait perdu le quart de son potentiel de combat et à partir du 12 juin, cette arme par définition offensive a été affectée uniquement à des appuis défensifs.

Vers la route de Périers-St-Lô (13)

Le 10 juillet, quand la 9ème D.I. avait été mise en place entre le Taute et la Vire, le général Eddy était censé avoir sécurisé la rive est de la Taute avant d’obliquer au sud pour couper la route Périers- Saint-Lô. Pour contrôler cette rive, il avait attaqué à l'ouest quatre objectifs: la boucle formée par la jonction de la Taute et du canal de la Vire et de la Taute; l'île de Tribehou, un monticule de rangées de haies dont la possession permettrait à la 83ème D.I. de faire la conquête plutôt que de traverser la Taute; le bois du Hommet, une forêt que les Allemands employaient comme zone de concentration des troupes et des approvisionnements ; et la péninsule de Vincenterie. Or, le général Eddy avait fixé un seul de ses objectifs, l’angle constitué par la Vire et le canal, quand l'attaque de Panzer Lehr a perturbé ses plans. Pour devancer une répétition de l'attaque allemande, Eddy avait orienté le 47ème R.I. (colonel George W. Smythe) vers le sud de façon à pouvoir déborder à l'ouest et isoler le fer de lance de n'importe quelle contre-attaque. Le 39ème R.I. (colonel Harry A.Flint) devait progresser le long de l'axe de la route principale à l'ouest du Désert contre ce qui paraissait être les défenses allemandes principales.

La route menant à Përiers et Coutances
vue depuis la Haye du Puits pour laquelle
tant de jeunes américains se sont durement battus
Avec le remembrement, le paysage a énomément changé.
Photo extraite de "BREAKOUT AND PURSUIT", par Martin Blumenson,
pour le CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
(service historique du Pentagone)(cf. 13)
Le 60ème R.I.(colonel Jesse L. Gibney), qui devait atteindre les trois objectifs subsistants sur la rive est de la Taute, a attaqué le 12 juillet, sans trouver vraiment d'opposition. Pendant que le 24ème escadron de reconnaissance cavalerie du colonel Biddle du 113ème groupe bloquait Tribehou au nord-est, le soixantième l'a contourné. Les patrouilles ont trouvé la partie nord du Bois du Hommet inoccupée, et après une préparation d'artillerie ont ouvert le feu avec huit bataillons, le régiment a progressé en force dans la forêt contre une résistance faible. Une autre préparation d'artillerie dans la soirée a précédé le mouvement d'infanterie dans Vincenterie, qui était occupée à minuit. L'escadron de reconnaissance a dégagé Tribehou des forces ennemies faibles le 13 juillet.

En réalité, les Allemands avaient concentré leurs forces sur le Désert, opposant une résistance déterminée aux 39ème et 47ème R.I., utilisant à fond les rangées de haies et des équipes nomades chars-canons d'assaut et infanterie, au point d'avoir isolé une compagnie de fusiliers dans l'après-midi du 12 juillet qui se partageait les rangées de haies à cheval sur la route du Désert. Faisant feu soudainement, les Allemands ont blessé un grand nombre de soldats et tous les officiers. Les Américains doivent de ne pas avoir perdu leur position grâce à l'intervention au le 1ęr Lt Jack G. Hubbard, d'un régiment de chasseurs de chars voisin, qui a pris d'autorité le commandement, jusqu'à ce qu'une compagnie vienne en renfort.

Quand le 330ème R.I. de la 83ème D.I. a traversé la chaussée de Tribehou, au-dessus de la Taute à Vincenterie, il a été rattaché à la 9ème Division, le 14 juillet à midi. A ce moment le général Eddy avait en ligne de mire la route Périers-Saint-Lô. Il a donc aligné les quatre régiments d'infanterie côte à côte en suivant une ligne est-ouest entre Vincenterie et le Désert avec l'intention de progresser rapidement à quatre miles de son objectif. Mais son front était trop large et des groupes d'ennemis s'infiltraient entre les unités américaines. Une troupe de shermans capturés par les allemands a même détruit les avant-postes d'un barrage routier établi par le 47ème R.I. en provoquant de tels dégâts sur la route que la division a du différer son attaque.

Malgré tous les efforts du génie pour entretenir la route, les opérations étaient devenues « une succession d’attaques frontales délicates de rangées de haies à rangées de haies. » Vers la fin du 15 juillet, et après six jours de combat, la 9ème D.I., pourtant chevronnée, avait à peine avancé de six miles. La situation était semblable pour la 30ème Division. Mais, pendant que l'infanterie contrait l'attaque de la Panzer Lehr, le Groupe de combat B (CCB de la 3ème D.I.) qui lui était rattachée avait pris le contrôle de la colline 91 aux Hauts-Vents et avait organisé des positions défensives à environ mile yards au sud. Un point chaud qu'il a du tenir pendant quatre jours sous le feu de l'artillerie ennemie avant d'être rejoint par la 30ème D.I. .

A la fin du 11 juillet, au cinquième jour de la bataille, la 30ème D.I. avait 1.300 blessés, et les hommes qui restaient debout étaient « morts sur leurs pieds. » Des tankistes, qui avaient combattu le jour et entretenaient leurs véhicules pendant la nuit soulignaient que « les chars avaient besoin de maintenance, et les hommes de repos. » Quatre jours plus tard, après s’être battu que pour venir à la hauteur du C.C.B., la 30ème Division avait subi 2.000 pertes supplémentaires. Une victoire au goût amer alors que la bruine incessante interdisait l'intervention des chasseurs bombardiers américains.

Les Hauts-Vents étaient à l’extrémité nord d'une pente étroite conduisant menant directement à la route Périers-Saint-Lô. C'était une sorte phare attaqué de tous côtés au milieu d'un océan déchaîné. A cette époque, Les pièces d'artillerie allemandes mises en place à travers la Vire en défense de Saint-Lô ont infligé 60% des blessés subis par le 119ème R.I. insuffisamment camouflé. La pression de l'artillerie allemande s'est encore accrue quand, le 14 juillet, en liaison avec une attaque lancée sur la rive est de la Vire, la 30ème D.I. a finalement conquis le pont à Pont-Hébert. La possession du pont plus la présence du C.C.B. aux Hauts-Vents constituaient une menace de débordement pour le LXXXIVème Corps allemand et pour Saint-Lô depuis l'ouest.

Mais le général Bradley, auquel s'était discrètement joint le général Patton depuis le 7 juillet, préparait son nouveau plan de "breakout" dans la Cotentin. À minuit le 15 juillet, le VIIème Corps du Général Collins abandonnait le corridor Carentan -Périers aux VIIIème Corps et prenait le contrôle du secteur entre la Taute et la Vire. Au même moment, dans le cadre de son projet d'attaque, la 1ère armée exigeaient que les groupes blindés de combat soient retirés du front et réunis sous un contrôle unique. En application de cette décision, le Général Collins, qui, en réalité, avait une ligne directe, avec le général Bradley, et travaillait à la traduction sur le terrain du projet d'attaque "Cobra", a détaché les blindés le 16 juillet, tout en conservant deux escadrons de chars avec la 30ème Division et trois avec la 9ème. Cela n'a pas empêché le 330ème R.I. de capturer, le 17 juillet, des positions près de la route Périers-Saint-Lô et d'assurer la sécurité du flanc droit de la 9ème Division.



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Notes sur les Sources:
  1. Page web sans titre décrivant divers actes de résistance dans la Manche et dans le canton de Beaucoudray entre juin 1940 et la fin juillet 1944
  2. La Résistance dans la Manche
  3. Suplément de "The London Gazette" of tuesday 19th october 1948 (p. 5.589). (Rapport au "War Office"de l'Air Chief Marshal Sir Rodderic Hill).
  4. "Crusade in Europe", par Dwight D. Eisenhower, chapitre 14 (pp. 238 à 239) dans l'Edition "Doubleday & Company inc" à New-York. [Cliquer sur le lien pour lire le texte original]
  5. reportages sur les sites Hénouville et d’Ardouval par des élèves de cm2
  6. Cherbourg-Brécourt.
  7. la Flague sur la commune de la Glacerie.
  8. "Les opérations en Europe", rapport du Général Dwight D. Eisenhower, Commandant en chef des Etat-major alliés, Editions Berger-Levrault, 1947 (p. 34)
  9. "La guerre secrète" ou "The rempart of Lies" d'Anthony Cave Brown, tome II (Le jour "J" et la fin du IIIème Reich) Chapitre VIII de l'Edition du Pygmalion (Paris).
  10. "CROSS-CHANNEL ATTACK" par Gordon A. Harrison, CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone), Washington DC, 1993.
  11. Site spécialisé sur le 6 juin 1944.
  12. Témoignages
  13. "Break out and Pursuit", par Martin Blumenson, pour le CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY (service historique du Pentagone)



dernière mise à jour le 21 mai 2009.