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Comme les hommes, les peuples qui oublient leur histoire cessent d'exister!


Suite de la page consacrée aux maquis d' Ille-et-Vilaine et à la libération du département en 1944


Le 2 août 1944, le VIIIème Corps (les 8ème et 79ième Divisions d'infanterie U.S. et les 4ème et 6ème Divisions blindées) a alors été chargé par le Commandement de l'armée d’ordonner à la 79ème Division d'infanterie U.S. d’avancer et d’occuper FOUGERES avant la nuit du 2 août et de prolonger cette ligne jusqu'à LOUVIGNE-du- DESERT que la 90ième Division d'infanterie US était chargée d'occuper. Simultanément, les 4ème et 6ème divisions blindées du VIIIème Corps d'Armée investissaient la Bretagne à travers le Nord de l'Ille et Vilaine, suivie par la 8ème division d'infanterie intégrée avec retard dans ce Corps d'Armée.Le 2 août, les éléments de reconnaissance de la 6ème division blindée US atteignaient QUEDILLAC et CAULNES dans les Côtes-du-Nord, tandis que ceux de la 4ème division blindée avançaient vers HERMITAGE et QUINTIN eux aussi dans les Côtes du Nord. Quant à la Task Force "A", elle prenait position à DOL-de-BRETAGNE. Le même jour, le XVème Corps de la 3ème Armée recevait l'ordre d'assembler la 5ème Division blindée à l'ouest de LOUVIGNE-DU-DESERT et à l'est de l'axe de la route SAINT-JAMES - FOUGERES. Cette division est rejointe par la 79ème division d'infanterie en concentration dans la même zone qui passe sous le commandement du XVème Corps.

L'accumulation du déplacement simultané de trois grandes divisions blindées auxquelles s'ajoutaient La task Force "A" et des éléments de deux divisions d'infanterie ont provoqué, on s'en doute, une cohue sans précédent dans le Nord du département de l'Ille-et-Vilaine, le général Middleton, commandant le VIIIème Corps ayant quelques sérieuses difficultés à suivre la progression de ses unités... et l'approvisioonnement à les suivre.

La libération de Rennes

Or, dans l'après midi du 1er août 1944, le général Wood commandant la 4ème division blindée US a reçu des ordres complémentaires de PATTON, lui ordonnant, non plus de prendre Rennes, mais au besoin de dépasser Rennes pour atteindre la baie de Quiberon et pour isoler le sud de la Bretagne sur l'axe Rennes Quiberon en suivant grosso modo le cours de la Vilaine et la voie ferrée Rennes-Vannes. Au même moment, le 4ème Groupe de combat «A» de la 4ème Division blindée US engageait le combat à la périphérie Nord de Rennes et était contraint de reculer après avoiir perdu 11 chars et 20 prisonniers malgré l'appui P 47 Thunderbolts attaquant la position de force de l'aéroport de Rennes défendu par deux canons anti-aériens de 88mm. Pendant la nuit, la position allemande avait reçu le renfort de la 921ème Division d’Infanterie, arrivée dans la ville avec deux canons d'assaut et commandée par le colonel Koenig.

En cours de concentration le 2 août 1944 au nord de Rennes, la 4ème DB attendait des approvisionnements et des renforts en infanterie ainsi qu'un soutien aérien qui lui était chichement accordé alors que la 5ème DB venait de se voir confier la mission d'abandonner l'objectif initial de Nantes et des rives au nord de la Loire pour obliquer vers l'Est.. Apprenant dans la soirée du 2 août que le 13ème Régiment d’infanterie était en route pour Rennes, le général Wood a conçu l'idée spectaculaire de contourner largement Rennes par l'Ouest de façon à se trouver en position pour prendre Chateaubriand puis Angers, qui lui ouvrait alors le route de Chartres et même de Paris... Il faut dire qu'en ces jours de marche forcée faisant suite au "Break out" provoquée par l'opération "Cobra" , les commandants de divisions blindées, fer de lance des troupes U.S., étaient conduits à prendre des initiatives qui étaient rarement inscrites dans le marbre des plans des planificateurs (bureaux G3) des armées US...

Après avoir fait accepter son projet de contournement et d'isolement de Rennes le 3 août au matin par son supérieur le général Middleton, Wood a mis son plan à exécution ordonnant aux groupes de combat "A" et "B" de sa division de se déplacer respectivement en arc de cercle à une distance de 15 et 30 miles à l'Ouest de Rennes, leur tête de colonne atteignant respectivement Derval et Bain-de-Bretagne au soir du 3 août 1944. Les deux groupes de combat avaient coupé sept des dix routes principales menant à Rennes et se trouvaient à mi chemin entre Rennes et Nantes, à proximité de Chateaubriant. Entretemps, la division avait reçu un ordre formel de l'Etat-major de Patton qui sera confirmé par le général Middleton: La 4ème Division blindée devait capturer Rennes et établir des positions depuis Rennes vers le sud ouest vers la baie de Quiberon afin de bloquer les mouvements des forces ennemies dans ou hors la Bretagne.

C'est le 13ème Régiment d'infanterie US (détaché de la 8ème D.I. US) qui est parvenue le premier au Nord de Rennes dans l'après-midi du 3 août, son principal bataillon de choc réussissant à s'infiltrer dans la banlieue nord-est de Rennes le soir même. Avec quelque 60 morts et 130 blessés le général Hausser, commandant la 7ème armée allemande, qui ressemblait de plus en plus à une armée mexicaine en déroute, a autorisé quelque 2.300 soldats allemands à s'exfiltrer de Rennes. Ces soldats, sortant de Rennes par l'Est, sont parvenus avec armes et bagages à rejoindre Saint-Nazaire en cinq jours en suivant des routes secondaires.

Le lendemain 4 août au matin, Le 13èmerégiment d’infanterie défilait tandis que le reste de la 8ème Division d'infanterie prenait garnison à RENNES, et était versée dans la réserve du VIIIème Corps. Congformément aux ordres inpératifs reçus de Middleton, qui s'était déplacé au PC de la 4ème DB, les ponts sur la Vilaine à Redon, libérée dans la soirée, à La Roche-Bernard étaient sécurisés dès le 4 août au soir. Wood avait également accepté de bloquer toutes les routes au sud de Rennes, de sécuriser avec un groupe de combat tous les ponts de la Vilaine jusqu’à Redon, et d’utiliser au maximum ses unités de reconnaissance pour sécuriser la Vilaine.

Alors que la 4ème DB se trouvait pratiquement à sec de carburant, et qu'elle bénéficiait d'un réapprovisionnement dans la nuit du 4 au 5 août 1944, elle reçut l'ordre formel du major général Hugh J. Gaffey, Chef de l'État Major de la 3ème Armée, relayé par le VIIIème corps précisant que «le Général Patton supposait qu'en plus de bloquer les routes…, vous poussez la partie [de la division 4ème blindé] à l'ouest et au sud-ouest vers la région de Quiberon, y compris les villes de Vannes et de Lorient, selon le plan d'armée.» Wood, au matin du 5 août a ordonné au Groupe de combat « A » de se diriger soixante-dix miles à l'ouest vers Vannes.

Les batailles préliminaires des zones fortifiées de DINARD-SAINT-MALO

La stèle commémorant les combats au corps à corps
de la ferme de la Vieuville
Alors que l'ensemble du département de l'Ille-et-Vilaine était libéré le 4 août 1944 (Jugon n'étant a toutefois libérée par les F.F.I. que le 6 août 1944), il n'en allait pas de même dans la zone fortifiée de Dinard-Saint-Malo-Pleurtruit. Reprenons la chronologie des évènements concernant ce secteur.

Le 1er août 1944, le général Earnst avait annoncé à ses principaux subordonnés que Patton voulait que la Task Force « A » forte d'environ 3.500 hommes, composant la 1ére brigade de chasseurs de chars, le 6ème groupe de chasseurs de chars, le 15ème Groupe de cavalerie, et le 159ème bataillon du génie, «fonce vers la mer » pour sécuriser les ponts de chemin de fer principaux et pour aider la 6ème D.B. à capturer Brest. Progressant à partir d'Avranches par Dol-De-Bretagne, Dinan, Guingamp, et Morlaix; la Task Force devait contourner les points de résistance excepté les ponts. Trois ouvrages près de Saint-Brieuc et deux près de Morlaix comptaient comme objectifs spécifiques. Toutes les unités de la Task Force devaient emporter des rations pour six jours, du carburant pour deux cents cinquante miles, des munitions de base transportés dans des véhicules organiques, et des comprimés pour chlorurer l'eau."

Alors que cette unité progressait derrière la 6ème division blindée, sa mission va être très vite brouillée. Le général Earnest a commencé par contourner Dol-de-Bretagne par le sud après avoir appris par la Résistance que la ville était fortement défendue. Alors qu'il se dirigeait vers Dinan, il a reçu l'ordre du VIIIème corps de sonder la péninsule de Saint-Malo.Dédoublant sa colonne, il a rencontré des défenses allemandes au Sud de Chateauneuf d'Ille-et-Vilaine. De ce fait, le 330ème Régiment d’infanterie a été détaché, le 3 août, de la 83ème Division dépêché vers Dol libérée le 4 août1944 au matin via Pontorson. Dans le même temps, la Task Force "A" le 4 août, la Task Force A en poussant au nord cet après-midi vers Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine, avait rencontré une opposition sévère, y compris le feu de canons côtiers et des navires des forces navales dans le secteur Saint-Malo.

La conquête de Saint-Malo-Dinard a été confiée, à partir du 5 août à la 83ème division d'infanterie U.S. renforcée par une brigade d'artillerie anti-aérienne. De ce fait, la Task Force "A" de la 6ème division blindée a été retirée du réduit de Saint-Malo pour reprendre la route de Brest par la route au Nord de la péninsule bretonne.

Incapable d'obtenir l’aide de la 6ème Division blindée pour aider la Task Force « A » et le 330ème Régiment d’infanterie, le général Middleton a pourtant donné l'ordre au Général Macon et à la 83ème Division de capturer Saint-Malo au grand dam de Patton qui croyait que les Allemands opposeraient seulement une défense symbolique à Saint-Malo.

Espérant qu‘une action immédiate pourrait concrétiser la chute de Saint-Malo, Middleton a ordonné au général Macon de diriger toute la 83ème D.I. dans le secteur pour entreprendre une attaque coordonnée en même temps que la Task Force « A ». Si Saint-Malo tombait immédiatement, Middleton attacherait un bataillon motorisé d'infanterie de la 83ème Division à la Task Force « A » et renverrait Earnest accomplir sa mission originale. Mais le résultat de l'attaque du 5 août ayant montré que la réduction de Saint-Malo prendrait un certain temps. Bien que la Task Force "A" ait fait à elle seule 655 prisonniers dans la seule nuit du 5 août, Middleton a ordonné à Earnest de rompre le contact dans la nuit du 5 août et le matin suivant pour poursuivre sa mission de nettoyage du littoral nord de la Bretagne. En échange, d'un peloton des chasseurs de chars que Earnest a laissé à la 83ème D.I., Middleton lui a donné un bataillon d'infanterie motorisé et une batterie d’obusiers de 105mm, ainsi qu'une compagnie médicale du corps qui rejoindra la Task Force le 8 août.

Au soir du 5 août, le commandant de la forteresse de Dinan a abandonné la forteresse de Cancale, immédiatement occupée par le 331ième R.I. U.S. tandis que les F.F.I. encerclaient Dinan. Conscients des risques auxquels était exposée la population civile au centre de plusieurs champs de tir de l'artillerie allemande, une longue file de français, des hommes, des femmes, et des enfants ont évacué Saint-Malo conformément aux ordres de von Aulock pour entrer dans les lignes aùméricaines. La bataille en direction de Saint-Malo allait alors pouvoir commencer dès le lendemain avec trois régiments d'infanterie côte à côte, le 329ème du côté gauche, la 330ème au centre, et le 331ème à droite

Le Col. Andreas von Aulock,bénéficiait de points d'appui importants: d'abord l'ïle de Cezembre où était massée l'artillerie allemande dont le champ de tir s'étendait jusqu'à Granville, et encore du Fort côtier de La Varde, à l'est de Saint-Malo, du point d’appui de Saint-Ideuc, sur la rive orientale de la Rance à Paramé; et des positions sur la colline de Saint-Joseph, dans les périphéries du sud-est de Saint-Malo.

Bien que les Français aient averti qu'environ 10.000 hommes de troupe allemands tenaient garnison dans la forteresse, les estimations américaines de la force allemande variaient entre trois et six mille hommes. dans la réalité plus de douze mille Allemands occupaient alors Saint-Malo et Dinard, environ les deux-tiers de ce chiffre sur la rive de la Rance du côté de Saint-Malo. L'Oberst Bacherer, chef du kampfgruppe de la 77ème division d'infanterie allemande, était responsable de la défense de Dinard, forteresse faisant partie intégrante de la forteresse de Saint-Malo. Au su des services de renseignements, les troupes allemandes de Dinard et de Saint-Malo avaient reçu le renfort d'unités de la 119ème division d'infanterie venue des îles anglo-normandes. La ligne de défense principale de l'ensemble Saint-Malo-Dinard se trouvait au Sud du village de Pleurtruit et du terrain d'aviation de Dinard qui servait de base aérienne de support des avions de reconnaissance allemande. Cette ligne a été très fortement durcie à l'aide de mines de toute nature et par la construction au ras du sol d'abris en béton armés de nids de mitrailleuses, de canons antichars voir des redoutables canons de 88 allemands. Pour la première fois, les assaillants alliés vont apprendre à leurs dépens que les armes de certaines casemattes peuvent être télécommandées à distance.

Le site de SAINT-MALO-PLEURTRUIT-DINARD
Carte extraite de l'ouvrage "Breakout and Pursuit" by Martin Blumenson
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY WASHINGTON, D. C., 1993
Dès le 7 août 1944, les Allemands vont saccager la ville en incendiant les maisons et en détruisant toutes les installations du Port.

La bataille de Pleurtruit va s'engager du 7 au 14 août 1944, après une longue préparation d'artillerie mettant en ligne des batteries de canons de 155 longs, qui, dans les premiers jours, se révèleront inefficaces. Pendant ce temps, le général Middleton va renforcer la 83ème D.I.. Pour renforcer la 83ème Division, le Général Middleton a utilisé le 123ème R.I. de la 8ème Division à Rennes, y ajoutant un escadron de chars moyens,rattaché au commandement de Macon, et un bataillon de l'artillerie du corps, réclamant également un renforcement du soutien aérien.

Toujours Le 7 août, le 121ème Régiment d'infanterie US lance trois bataillons d'infanterie à l'assaut des positions allemandes. Le 3ème bataillon, qui a débordé par la gauche, va se retrouver encerclé dans les lignes ennemies pendant quatre jours, près de la ferme de la Vieuville alors que le 1er bataillon, pris sous le feu meurtrier des mitrailleuses placées dans la ferme "La Vieuville", subira un échec cuisant. Devant le carnage de cette première tentative, le commandement américain va envoyer un second régiment, le 331ème Régiment d'infanterie US, pour épauler le 121ème Régiment d'Infanterie.

Du 7 au 9 août 1944, toute l'artillerie lourde du VIIIème Corps d'armée est détachée sur l'attaque de Saint-Malo où elle coule, entre autres, un bateau ennemi dans le port, allemand, détruit un immeuble servant de poste d'observation et de commandemnt de tir ainsi qu'une poudrière où sont stockées des munitions, qui explosent pendant plus d'une demi-heure. Pendant que se déroulent les combats sanglants de la ferme de Vieuville, le 330ème R.I. (colonel Robert T. Foster) poursuit inlassablement la réduction de la colline Saint-Joseph sous couvert d'un barrage d'artillerie dense, appuyé à proximité, pour ne pas dire à bout portant, par les canons des chasseurs de chars. Un par un, les points d'appui fortifiés de la colline sont réduits jusqu'au'au moment où le 9 août 1944 400 soldats allemands se rendent drapeau blanc en tête...

La chute de la colline de Saint-Joseph permettait au 331ème R.I. du colonel York d'atteindre la mer par Paramé, isolant ainsi les garnisons ennemies de Saint-Ideuc et de La Varde. et sur la gauche, au 329ème R.I.du colonel Crabill de traverser Saint-Servan en atteignant les portes la citadelle.Quant au plus gros de l'artillerie du VIIIème Corps d'armée il peut se concentrer sur la zone de Pleurtruit-Dinard, sur la rive Ouest de la Rance.

Division d'Infanterie capture le retranchement du Cap Fréhel et que la citadelle de Saint-Malo résiste encore aux bombardements massifs et continus de l'artillerie US et aux attaques des troupes au sol. mais on sait que c'est là que toute l'artillerie du VIIIème Corps d'Armée US concentrée, notamment avec des canons de 155 longs, qui vont tester les premiers obus à charge creuse "made in U.S.A."

Simultanément, alors que le minerai de Wolfram importé d'Espagne, indispensable à la confection des obus à charge creuse, ne peut plus parvenir en Allemagne via le réseau ferré français, les Etats-Unis peuvent se porter acquéreurs de la quasi totalité de la production espagnole. C'est également le jour où, officiellement, l'Etat-major général d'du général Eisenhower, Commandement suprême des forces alliées révèle à la presse, mais certainement à regret, qu'est rendue publique la nomination du LIEUTENANT GENERAL G.S. PATTON Jr, en tant que commandant la troisième Armée U.S.

Alors que les forces allemandes en Bretagne sont estimées à 38.300 hommes, la constitution du VIIIème> Corps d'Armée US est révisée: le VIIIème Corps se compose désormais des 8ème et 83ème Divisions d'infanterie, de la 6ème Division blindée, du 319ème Régiment d'Infanterie détaché de la 80ème Division d'infanterie qui ont reçu l'ordre de poursuivre la réduction de la résistance allemande en Bretagne. Il s'y ajoute la 2ème Division d'infanterie, ainsi que deux bataillons de rangers tous détachés temporairement de la 1ère Armée U.S. et, en pleine bataille de la poche de Falaise, relevés du front normand pour prendre part à la réduction des forteresses de Brest, tandis que le second groupe de cavalerie US est reversé dans les réserves.

Toutes ces unités, étaient en fait appelées à se confronter aux méthodes utilisées par les Allemands pour construire leur ligne de défense qui pouvait se trouver soit au niveau des anciens forts de la ligne Maginot, soit sur la ligne Siegfried.

La bataille de Pleurtuit-Dinan-Dinard

La partie de la forteresse de Dinard était en réalité défendue par une série de points d'appui fortifiés partant de Dinan et s'étendant jusqu'à Dianrd via le village et le terrain d'aviation Pleurtruit. Le 121ème RI (commandé par colonel John R. Jeter) qui avait traversé le 7 août 1944 la Rance pour détruire la garnison de Dinard la garnison de Dinard va l'apprendre à ses dépens. Avant de s'attaquer à la forteresse, il fallait réduire le point d'appui de Dinan. Le 121ème R.I. contournant Dinan par le Nord va être stoppé par un barrage d'artillerie lourde très dense. Or toutes les routes conduisant à, Dinard sont peuplées de barrages divers et de barbelés eux-mêmes couverts par des points d'appui bétonnés et enterrés défendus par des groupes de 24 soldats surarmés

La citadelle de Saint-Malo après sa reddition par les troupes U.S.
Illustration de "Breakout and Pursuit" by Martin Blumenson,
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
WASHINGTON, D. C., 1993
Dans l'après-midi du 8 août, le 3ème bataillon est entré dans le village de Pleurtuit, à moins de quatre miles de Dinard. Dans sa progression, il avait réduit trois blockhaus par action rapprochée du génie et de l'infanterie. Pendant que les troupes entraient dans Pleutruit, plusieurs chars allemands ont attaqués de flanc et ont coupé le bataillon de l’ du reste du régiment, en dépit de l'appui d’de l'artillerie, de mortiers, et des canons des chasseurs de chars. La bataille et l'isolement du 3ème bataillon du 121ème RI a coûté cher à l'artillerie américaine: deux avions d'observation de l’artillerie, après avoir largué avec succèsdu plasma sanguin, se sont accrochés et se sont écrasés, leurs pilotes et leurs observateurs tués. Un troisième avion a été abattu par l'artillerie ennemie. Deux autres avions en mission d'observation pour appuyer l'unité isolée se sont heurtés et se sont écrasés.

Après avoir réorganisé ses troupes,le général Macon a pris la direction des opérations le 11 août 1944 faisant avancer ses régiments pas à pas de "strongpoints" en "strongpoints" et subissant une forte contre-attaque avec difficulté. « Je veux que le monarque 6 [ en l'occurrence le nom de code du Général Middleton] sache», a fait transmettre par radio à l'Etat-major du Corps le général Macon quelque peu froissé, «que la résistance que nous rencontrons au sud de réunion de Dinard est plus déterminée que je l'avais prévue.» À l'ultimatum de reddition du Général Macon, le colonel Bacherer avait répondu: « Chaque maison doit devenir une forteresse, chaque pierre une cachette, et pour chaque pierre nous combattrons.»

Le 121ème régiment d’infanterie a rapidement découvert que chaque route utilisable à Dinard était barré par des barrages de route faits de béton, de roches, d’arbres abattus et de barbelés, chacun couvert par des points d’appui camouflés de vingt à quatre-vingts hommes surarmés. L'après-midi du 12 août, le 331ème R.I. a traversé la ligne allemande autour de Pleurtuit. Après la destruction de cinq bunkers par assaut et démolition, mettant hors de combat des canons de 88 millimètres.plusieurs véhicules, et fait plus de cent prisonniers, le contact a enfin été rétabli avec le bataillon isolé du 121ème Régiment.

Pendant ces trois jours d'isolement, le bataillon avait maintenu son intégrité malgré plusieurs contre-attaques lancées avec l'appui d'artillerie, il s'était battu au corps à corps, à la baÎonnette et à la grenade et il avait détruit un char allemand qui s'était introduit dans sa zone de défense. Ses pertes étaient de 31 tués, 106 blessés et 16 disparus.

Avec la chute de Pleurtuit, les deux régiments (121ème et 33ème R.I.) ont poursuivi leur attaque le 13 août, réduisant systématiquement les blockhaus individuels. L'après-midi du 14 août les deux régiments sont entrés dans Dinard et sa phériphérie. L'opération était complétée le jour suivant par le dégagement de Dinard et des villages voisins de Saint-Lunaire et de la Saint-Briac-sur-Mer. Le Poste de commandement de Bacherer, dans un fortin équipé de l'eau courante, de la climatisation, de nourriture, et d’équipements pour résister à un siège, a été capturé. La reddition de la garnison de Dinard a fait pratiquement quatre mille prisonniers, y compris Bacherer.

A elle seule, la bataille de Pleurtuit-Dinan aura fait quelque 600 morts dont près des 3/4 sont des G.I's et un quart des maquisards français combattant à leur côtés.

La réduction des points d’appui de Saint-Ideuc et de La Varde.

Pendant que le Général Macon dirigeait l'attaque sur Dinard, son assistant, le Général Ferenbaugh, avait pris le commandement des deux autres régiments de la 83ème Division. Les objectifs prioritaires étaient, outre la ville fortifiée de Saint-Malo, la citadelle de La varde et le point d’appui de Saint-Ideuc

. Pendant trois jours à partir du 9 août, l'artillerie a pilonné Saint-Ideuc, couvrant la progression de l’infanterie et du génie du 329ème R.I. réduisant les blockhaus et soutes un par un. A la fin de l'après-midi du 12 août, après une salve d'artillerie dense et un assaut d'infanterie, les 160 défenseurs allemands survivants ont capitulé. Sans prendre le moindre repos, le bataillon d'assaut a du même régiment a capturé le fort de La Varde le soir du 13 août en faisant un peu plus de 100 prisonniers.

La réduction de Saint-Malo et de sa citadelle

De leur côté et dans le même temps, les hommes du 330ème RI US complété par une compagnie de fusiliers, progressaient dans Parmé avec l'appui des chasseurs de chars progressant vers la citadelle rue par rue, voir maison par maison, et éliminant systématiquement les blockauss et les soutes ennemies. Le 11 août, le régiment avait pris le casino sous le feu des armes automatiques et des canons de la forteresse dont les défenseurs étaient efficacement protégés par les murs épais.

Les renforts américains ont permis à une compagnie de fusiliers du 329ème RI de conquérir le 16 août 1944, à marée basse et par surprise le fort du grand Bey en faisant quelques 150 prisonniers. Mais il restait à prendre la citadelle de Saint-Malo, dont l'approche était rendu difficile par des champs de mines, une demi-douzaine de pièces d'artillerie de campagne de 105 mm, des mortiers et des nids de mitrailleuses, auxquels il fallait ajouter les tirs de barrage d'artillerie depuis l'île de Cézembre.

Mais alorset depuis le 9 août, toute l'artillerie du VIIIème Corps avait été massée soit sur les hauteurs sooit autour de la citadelle, y compris des canons de 8 pouces, des obusiers de 8 pouces et de 240 millimètres, pilonnant les défenses de Saint-Malo au point que les artilleurs américains consommaient plus de munitions qu'ils n'en étaient approvisionnés. A quoi, il fallait ajouter les bombardements lau soir du 11 août par des bombardiers moyens avec des bombes classiques de 500 livres, des bombes incendiaires de 100 livres, et des bombes brisantes semi-amorcées de 1.000 livres.des bombes sans effet apparent sur les défenses allemandes. ce bombardement a été suivi d'une tentative infructueuse menée par des hommes du génie, des fusiliers armés de lance-flammes et 3 F.F.I. pour tenter d'endommager les murs et les gaines d'aération.

Le Colonel Crabill, qui avait la responsabilité immédiate de la capture de la citadelle, a alors décidé de former deux équipes spéciales d'assaut pour une action rapprochée contre le fort. Chaque équipe était composée de quatre-vingt-seize soldats d'infanterie auxquels étaient ajoutés des groupes de démolition, de groupes de sécurité, ainsi qu'’un groupe lourd spécial de démolition, tous appuyés par des chars destroyers.

Le 13 août 1944 dans l'après-midi, une trêve a été conclue pour permettre à un millier de Français retenus, dont quelque 500 otages et internés, de quitter le fort et de rejoindre les lignes américaines. La bataille a repris le lendemain, alors que les assaillants américains étaientrenforcés par les troupes libérées par la chute des forts.Quelque 150 soldts allemands se sont rendus. dans les ruines de Saint-Malo.

Le premier bombardement au napalm de l'armée américaine
a été exécuté par 35 chasseurs bombardiers, le 17 août 1944 vers 17h30
sur l'ïle de Cézembre à quelques km au Nord de Saint-Malo.
Illustration de "Breakout and Pursuit" by Martin Blumenson,
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
WASHINGTON, D. C., 1993
Après quoi l'artillerie a expédié 4.103 obus en 24 heures et un nouveau bombardement est intervenu de 30 minutes le 15 août 1944, suivi de nouvelles tentatives d'intrusion infructueuse des équipes spéciales du colonel Crabill tentant d'aveugler les postes de tir au napalm.

Le Général Macon a alors ordonné le pilonnage continu de la citadelle. Deux canons de 8 pouces de l'artillerie de corps ont été mis en batterie à 1.500 yards du fort afin d'atteindre directement les meurtrières hublots et les gaines. Deux compagnies de mortiers 4.2 pouces – tiraient sur le fort alternativement et par intermittence des obus au phosphore blanc et à haute charge explosive.

Dans l'après-midi du 17 août 1944, alors qu'une vague de bombardiers armés de bombes au napalm était à 40 minutes du fort, la garnison a hissé le drapeau blanc. 400 soldats se sont rendus y compris leur chef, colonel von Aulock. la vague de bombardiers sera expédiée sur l'ïle de Cézembre. Mais la libération complète du département n'interviendra qu'au tout début du mois de septembre par la conquête de l'Ile de CEZEMBRE à trois miles au nord de SAINT-MALO, par des éléments de la 83ème Division d'Infanterie U.S. tandis que les autres éléments de la division quittaient le département pour être affectés à la surveillance de rives Nord de la Loire depuis NANTES jusqu'à ORLEANS.

Documentation pour comprendre l'organisation et la structure des divisions blindées américaines:
l'exemple de la 4ème division blindée US.

Sources:
  1. "Histoire de la Libération de la France" (juin 1944-mai 1945) de Robert Aron, édition librairie Arthème Fayard (chapitre IV-Libération de la Bretagne).
  2. Le maquis de Broualan.
  3. Le Commandant Louis Petri.
  4. Le maquis de Saint-Yvieux.
  5. Order of battle - OB West, 6 June 1944 (Hyperwar).
  6. Deutsche Situation in der Normandie im Jahr 1944.
  7. Mémoire de guerre
  8. L'activité des FTPF en Ille-et-Vilaine
  9. "World war II: official army history" (archives du service Histoire du Pentagone), "Third Army, after action reports".
  10. "Les opérations en Europe du Corps expéditionnaire allié" par le Général Dwight D. Eisenhower, Editions Berger-Levrault (p. 74 et suivantes).
  11. BREAKOUT AND PURSUIT (chapitre XXI) par Martin Blumenson pour le compte du "CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY WASHINGTON, D. C., 1993
  12. "Crusade in Europe" par Dwight D. Eisenhower, (Edition de 1948, Doubleday & company, inc,garden City, New York)
  13. La bataille de Pleurtuit: la stèle de la ferme de la Vieuville
  14. "Les F.F.I. en Ille-et-Vilaine".


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dernière mise à jour le 9 mars 2009.